AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Naurwey


Ma mère, à l’âge de 56 ans, semblait avoir commencé à sortir de sa coquille. D’abord timidement, comme un bernard-l’hermite, puis avec un peu plus d’assurance. Pendant des années, elle n’avait pas été capable de sortir seule et s’était satisfaite du petit domaine que constituait notre maison de trois chambres et demie. Cependant, ses quelques semaines passées à Londres après mon accident, l’avaient obligée à briser sa routine et avaient suscité en elle une curiosité trop longtemps refoulée. Elle s’était mise à feuilleter les textes que Treena avait empruntés au sein du cercle féministe de l’université, et ces deux événements s’étaient combinés pour l’éveiller enfin au monde qu’il entourait. Elle avait dévoré « Le deuxième sexe » et « La peur de voler », puis s’était plongée dans « La femme eunuque ». Finalement, après avoir lu « La place des femmes », elle avait été si choquée de voir des parallèles avec son propre mode de vie qu’elle avait refusé de faire la cuisine pendant trois jours, jusqu’à ce qu’elle découvre que grand-père avait constitué une réserve de beignets rassis.
- Je n’arrête pas de penser à ce que ton Will disait, déclara-t-elle.
Installées autour d’une table dans le jardin du pub, nous étions occupées à surveiller Thom qui jouait à se bousculer avec d’autres enfants dans le château gonflable à moitié dégonflé.
- On a qu’une seule vie, poursuivit-elle. Ce n’est pas ce qu’il te répétait ?
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}