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Critiques de Joël Hamm (7)
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Le réveil du crabe-lune

Très belle découverte. L'écriture est superbe, l'histoire prenante. Un sans-fautes tant sur le fond que la forme. Un roman que l'on a envie de prêter, d'offrir, et que je relirai avec plaisir, pour retrouver l'univers, le ton, les personnages. Un régal !
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Le réveil du crabe-lune

L'auteur dont c'est le premier roman, après deux livres de nouvelles, nous embarque du Finistère sud à la région parisienne, à Certeuil qui ressemble fort à l'inhumanité urbaine de Créteil... pour nous relater le retour de Jean Leguen, ancien de la cité des rémouleurs, parti tenter de se refaire une vie familiale à Doëlan.Il n'y trouve pas la paix cependant et un article de presse fait revenir à la surface de sa conscience un passé trouble, culpabilisant. Il repart sur les traces de ce passé meurtri pour venger ce copain Zoubir tué par des vigiles et que Leguen a laissé mourir, vingt ans plus tôt, avec l'assentiment du boss, son ancien prof de théâtre qu'il admirait beaucoup devenu un maire, arrogant, corrupteur.Le rythme s'accélère pour Jean qui va découvrir au gré d'évènements de plus en plus violents, une vérité faite de cynisme, de traitrise , de lutte de pouvoir dans un climat social de plus en plus tendu que l'auteur décrit sans concessions mais aussi beaucoup d'empathie, de descriptions poétiques de la nature, des paysages.. Ainsi, passé et présent s' entremêlent pour le pire mais aussi peut-être le meilleur pour Jean...
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Pastel noir

Beaux moments d’évasions mais aussi de réflexions sur ce monde qui nous entoure, et sur ce que chacun cache dans ses pensées. De quels matériaux sont construit ces humains au-delà des apparences qu’ils renvoient…



Un recueil à découvrir dans le silence, ou avec une petite bande son jazzy à la Chet Baker ou Dexter Gordon, ou avec d’autres musiques plus sombres, plus rythmées tant les univers et les personnages basculent d’une phrase à l’autre de la mélancolie à la violence, de l’imaginaire en rêves pastels de l’enfance à la réalité noire et abrasive du monde ; les sens de chacun exacerbés comme le sont les écorchés vifs pour qui chaque stimuli de l’âme pénètre dans le cœur et les pensées.



On y retrouve la qualité et l’exigence du mot choisi, avec ce désir d'échapper aux facilités d'écriture, l'originalité et la richesse du vocabulaire qui caractérise le style de Joël Hamm. Aussi pointu et exigeant dans les domaines de la voile qu’en paléontologie. Avec cette dernière nouvelle qui résume l’état d’esprit global. Ces enfants qui adorent faire des ricochets au bord des rivières, cherchant la perfection de la rondeur des cailloux et galets pour défier les lois de la gravité en légèreté dans l'incertitude de l'onde suivante. Une façon de combattre le temps qui passe comme si on balançait violemment sa vie, sans savoir si elle va se noyer la seconde suivante, ou s’envoler loin.



Au-delà de la forme, toujours au service du fond, cette capacité à faire ressentir des émotions, des univers, à montrer la fragilité des choses, la noirceur du monde qui cache toujours quelques couleurs là où on s'y attend le moins. Tous ces fragments de vies meurtries, déchirées, qui se battent et comme autant de galets tentent tous de faire le ricochet de plus, poursuivre le voyage sur la surface du monde, entre envol et engloutissement. Cette manière de décrire la mélancolie imaginative et insouciante de l'enfance touche toujours, notamment dans cette promenade à bicyclette dans ce bel été à tuer, où chez Ugo, et dans « le poids du monde » qu’on ressent avec force dans chaque ligne du recueil.



Avec aussi l’univers sombre des seconds couteaux, qu'ils mettent autant sous leur propre gorge que sous celles des autres. Toutes cette galerie de personnages à l'épaisseur telle qu'elle les empêche de passer entre les gouttes acides de la vie. Comme ce « Cheval volant », sur cette trajectoire d'étoile filante qui vient se disloquer dans l'atmosphère terrestre des bas-fonds. Et que dire de l'Endive, personnage si attachant.... Comme tant d’autres...



Il serait vain de les décrire toutes et tous ces êtres capturés dans la seconde où tout bascule, car finalement toutes ces histoires n'en font qu'une, comme si le lecteur était assis sur le parapet du monde et observait en recul la proximité des êtres qui se croisent et s'évitent, s'aiment et se détestent, mais qui tous sans le savoir construisent et détruisent leur destin.



Un recueil très réussi, très abouti, une belle fenêtre ouverte sur un monde « Pastel noir » ... titre qui résume parfaitement que finalement la vie n'est souvent qu'une nuance de gris, avec toujours sur la noirceur des trottoirs, une lumière de réverbère quelque part. Après, faut-il faire ce pas de plus vers cette mise en lumière.... dont on ne sais si elle sera pour mieux servir de cible ou capter un regard attentionné... ou vaudrait-il mieux rester dans l'ombre... Dans tous les cas, c'est de la vie
Lien : https://jordy-grosborne.hubs..
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Ivresse de la chute

Préface de Françoise Guérin



Ça s’est passé il y a douze ou treize ans, je crois. Une drôle d’expérience, vraiment… Je me suis aventurée dans ce texte, sans savoir. On ne nous prévient pas toujours et le nom de Joël Hamm, à l’époque, m’était encore inconnu. Oui, je sais, j’ai manqué de prudence. J’avais quelques minutes devant moi, je n’ai pas réfléchi, j’ai lu. Lu, vous comprenez ? D’une traite, sans respirer. C’était ma première rencontre avec une nouvelle de Joël. La suite, vous la connaissez… L’émerveillement devant la simplicité apparente de la chose, un texte sobre et dur qui n'épargnait pas le lecteur mais l'emportait dans une course haletante. C'était fulgurant, noir, à la fois brut et ciselé. Un grand cru. Évidemment que j’ai pleuré, qu’est-ce que vous croyez ? L'émotion était tapie dans l’ombre, les larmes vous guettaient au détour d'une page. Vous auriez fait quoi, à ma place ? C'était un de ces moments singuliers où les mots de l'autre vous font rendre les armes. Alors je me suis rendue, humblement, devant la performance littéraire. J'ai cessé d'exister dans le présent, happée par ce texte. J'étais le personnage, j'avais froid et peur et mal au bide à force de courir dans l'obscurité d'une vie ravagée. Courir après quoi ? Je ne me souviens plus. Je sais juste que, ce jour-là, j'ai couru entre les lignes, couru et crié, souffle coupé. Jusqu’à la chute. Et même après, ça continuait, le texte coulait dans mes veines. Ensuite ? Ensuite, j’ai fait comme tout le monde, j’ai plongé. Je me disais : une nouvelle, une seule et après j’arrête ! La tentation… Cette fois, c’était un texte très différent. L'histoire d'un apprenti engagé dans l'atelier d'un peintre de la Renaissance pour préparer les couleurs du maître. L’auteur ne manquait pas d'audace dans le choix de sujets aussi variés et ce courage était payant. Je me souviens de mon admiration devant la précision de ses descriptions, son souci du détail, son choix soigneux de chaque mot. Le gamin pilait des pigments dans son mortier et j’avais l’impression de voir les couleurs s’exhaler, se mêler aux huiles, produire une matière sensible, épaisse, puissante, là, sous mon nez. Ça me transportait, je me sentais ivre. Après… Après, c’était trop tard pour s’arrêter. J’ai replongé, encore et encore. Les nouvelles de Joël Hamm, elles vous filent une belle ivresse, de celles qui vous font voir le monde sous un angle inattendu. Il sait faire ça, Joël. Alors, il était temps qu'un recueil rassemble ses plus beaux textes, afin que jamais ne survienne la chute de l’ivresse…
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Le réveil du crabe-lune

Intrigue, critique sociale, personnages cabossés par la vie mais plein d'humanité... tous les ingrédients du roman noir sont là.

J'ai suivi les pérégrinations de Jean Leguen avec intérêt. Cessant soudain de s'apitoyer sur son propre sort, Leguen sort de sa léthargie à la lecture d'un article de journal qui vient mettre une bonne dose de sel sur une vieille blessure. C'est parti pour un voyage géographique et mémoriel, semé d'embûches, de castagnes et quelques cadavres mais aussi de tendresse et viriles amitiés.

Joël Ham conte les aventures de son anti-héros dans un style à la fois factuel et visuel. Aux côtés de Jean Leguen, il nous donne à voir une galerie de personnages attachants, qui se débrouillent comme ils le peuvent avec les aléas de la vie.
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Le réveil du crabe-lune

Entre roman noir et roman social, une œuvre qui tient en haleine où l'on retrouve le style incisif et traversé de fulgurances de Joël Hamm et sa prédilection (son affection) pour les marginaux, les losers, les sans grade, les cassés de la vie et où l'on oscille sans cesse entre désabusement et révolte. À emporter sans faute, avec soi, cet été !
Lien : http://benoitcamus.eklablog...
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Ivresse de la chute

Dimanche 23 mai 2021Le recueil "Ivresse de la Chute" s'est vu décerner le prix Boccace 2020 avec un an de retard dû aux raisons que vous connaissez....

Entre temps un second recueil de Joël Hamm est paru aux éditions Zonaires (Pastel noir)

Les deux recueils sont toujours disponibles.
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