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Critiques de Joëlle Fontaine (3)
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De la résistance à la guerre civile en Grèce 1941..

Autant la Grèce antique est bien connue de l’historien, autant la Grèce contemporaine est ignorée. L’ouvrage très complet de Joëlle Fontaine comble cette lacune. Publié chez l’éditeur militant La fabrique, il donne de la Résistance communiste grecque durant la Seconde guerre mondiale une vision volontiers empathique, sans verser pour autant dans la propagande.

Joëlle Fontaine rappelle que la Grèce dans l’entre-deux-guerres, comme beaucoup d’Etats centre-européens, est dirigée par une monarchie volontiers sensible aux sirènes du fascisme. Le parti communiste, le KKE, est le seul à s’opposer à la dictature de Metaxas. Lorsque l’armée grecque capitule en avril 1941 face à la Wehrmacht, c’est naturellement le KKE qui prend la direction de la résistance alors que le roi et son gouvernement sont partis en exil à Londres. Le pays est alors sous le coup d’une triple occupation : les Allemands tiennent Athènes, le Pirée, la Crète et Salonique, les Bulgares ont annexé la Thrace et la Macédoine orientale, les Italiens occuppent tant bien que mal le reste du pays.

L’occupation de la Grèce est particulièrement meurtrière (les pertes humaines s’élèveront à 500.000 soit 6 % de la population totale). La Grèce connaîtra ses Oradour-sur-Glane, comme à Kalavryta au nord-ouest du Péloponnèse. Le gouvernement collaborationniste de Ioannis Rallis a mis sur pied des miliciens, tsoliades ou chites, qui pourchassent les communistes dans Athènes et sa banlieue. Profitant de la capitulation italienne en septembre 1943, la résistance grecque renforce son emprise dans la montagne. Elle se constitue en Comité de libération nationale en mars 1944 et organise même des élections fin avril. Mais, elle n’ose pas s’affranchir du gouvernement en exil, désormais dirigé par Georges Papandreou.

L’ombre portée de deux acteurs extérieurs planent sur la scène grecque. D’un côté le Royaume-Uni, le protecteur historique de la Grèce qui cherche à la maintenir sous sa tutelle. Joëlle Fontaine a la dent dure avec Winston Churchill qu’elle montre obnubilé par la restauration du roi Georges II. Il n’a que mépris pour les résistants communistes qu’il qualifie de « braillards » ou de « malandrins ». De l’autre côté l’URSS qui aurait pu soutenir le KKE mais qui ne le fera pas. On connaît la célèbre relation que fait Churchill dans ses mémoires de sa rencontre avec Staline le 9 octobre 1944 à Moscou. Sur une feuille de papier, les deux leaders du monde libre se répartissent les zones d’influence dans les Balkans. En échange de la Roumanie et de la Bulgarie, Staline abandonne la Grèce à Churchill.

Ce ne sera pas la résistance communiste – qui aurait été en position de le faire – mais les forces britanniques qui « libèrent » Athènes en octobre 1944. Une manifestation sur la place Syntagma le 3 décembre tourne au bain de sang. Les communistes n’ont d’autre alternative que de signer l’armistice en janvier 1945. La guerre civile durera pourtant trois années encore. Mais, forts de l’appui des Américains, qui ont pris le relais des Britanniques en 1947, les troupes du général Papagos délogent les derniers maquisards communistes du mont Grammos en 1949.



Avant la Pologne ou la Hongrie, la Grèce a été la victime de la politique d’influence des grandes puissances. En violation de la Charte de l’Atlantique, Churchill a bombardé Athènes pour maintenir l’influence britannique sur ce pays. C’est cette page méconnue de l’histoire de la Seconde guerre mondiale que rappelle l’ouvrage utile de Joëlle Fontaine.
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De la résistance à la guerre civile en Grèce 1941..

Entre 1941 et 1946. Dans les pays occupés par les troupes nazi, certains mouvements de « résistance » n'envisageaient pas un simple « retour à la normale », une fois la Wehrmacht vaincue. En s'implantant et se renforçant notamment dans les quartiers populaires, une insurrection armée et massive pouvait être l'occasion d'une révolution sociale et politique. Cette possibilité fut très proche du succès en Grèce, c'est ce qui est décrit avec beaucoup de précisions dans ce book !
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L'image du monde des babyloniens à Newton

Uàne formidable vulgarisation quoique quelquefois un peu ardue. Seul regret : que l'exercice s'arrête à Newton.
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