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Citation de michdesol


Enfin. Depuis un an, enfin, les gens bien nés affichent des sourires d'aise. On ne s'appelle plus citoyen ou citoyenne. On ne se tutoie plus. On frappe les révolutionnaires aux quatre coins du pays – il n'est plus de cléments, de furieux et de conformes, de degrés et de teintes diverses livrés à l’œil, seulement des disciples indistincts de la Révolution. On regarde les agioteurs remarcher d'un pas de bel élan. On admire le blond des perruques que les dames portent aux concerts. On se complimente entre libéraux. On n'a plus honte d'aimer l'argent. On parle de garantir l'argent du riche. On restaure le suffrage censitaire. On déporte Billaud Varenne quelque part en Guyane. On jure qu'il faut un pouvoir des propriétaires. (…) On se prend même à rêver du futur. On érigera l'Empire. On rétablira l'esclavage. On tuera par millions dans la neige et dans la boue. On installera le gros oncle du petit roi sur le trône. Bref, on décrassera le pays de ces momeries de gens égaux, de pain en partage et de peaux noires affranchies. On dira du trait qui sépare le haut du bas qu'il est la condition de toute vraie société. On remettra le peuple à la place qu'il a cru bon de quitter. Républicain, quelle curieuse idée.
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