Joseph Jacquin

Un célèbre slogan aurait pu dire que « Ça la couleur de Sherlock Holmes, mais ce n’est pas du Sherlock Holmes ».



En effet, si Serloc Kolmes ressemble, phonétiquement, au nom de l’illustre détective de Baker Street, il est, tout comme lui, capable de déduction et c’est un excellent enquêteur.



Les différences les plus marquantes sont qu’il habite à Chelsea, qu’il n’a pas de docteur Watson, qu’il est veuf, avec une fillette, un chien et que le récit se déroule sous le règne de George V.



Malgré ces grosses différences qui rapprochaient plus ce détective de la boisson gazeuse à base de gingembre que du pur single malt d’origine, ça pétillait bien et l’enquête que Holmes, pardon, Kolmes menait à Paris me plaisait bien.



On sentait bien que le texte était à destination d’un jeune public et qu’il datait des années 1910. En 100 ans, la manière d’écrire et de s’adresser aux jeunes n’est plus la même. Malgré tout, bien que simpliste, le récit était plaisant et les déductions du Canada Dry© valaient bien celle de l’original, bien que celui-ci soit fleur bleue avec sa fille.



Et puis, patatras, la boisson gazeuse a soudain perdu de son pétillant, de son sucre, de son gingembre et m’a laissé un mauvais goût en bouche : QUOI ??? Jamais le grand Sherlock Holmes ne se serait comporté de la sorte, devenant une sorte de loque humaine pleurnicharde !



D’accord, ce n’est pas le vrai, c’est une copie, mais bon sang, même s’il fallait le retirer du jeu pour laisser le chien intervenir, les auteurs auraient pu lui donner un autre rôle que celui du père éploré qui se plie aux exigences des ravisseurs, nom d’une pipe.



À ce prix-là, on aurait pu se contenter de nommer le détective Tartempion et l’affaire était faite, il pouvait alors se replier en Angleterre et se ronger les sangs. Mais si on lui donne, phonétiquement, le nom du grand détective, alors, il doit au moins se comporter comme tel et ne pas baisser les bras, mais enquêter en loucedé.



Eh oui, le chien Punch, propriété de la fille de Serloc Kolmes, deviendra ensuite le protagoniste principal qui, tel "Rex chien flic", cherchera inlassablement la piste de sa jeune maîtresse.



Bravo, d’ailleurs, au flair exceptionnel de ce chien, qu’il me soit arrivé pareille mésaventure, il n’aurait pas fallu compter sur mon chien pour me retrouver, ce dernier étant incapable de suivre des pistes…



Je ne dirai pas que ce pastiche est mauvais, il m’a fait passer une matinée de lecture agréable, sans prise de tête, si ce n’est de m’énerver en comprenant que le Kolmes n’était absolument pas en embuscade, grimé en dieu sait quoi afin de retrouver les bandits kidnappeurs… Ben non…



Heureusement que le chien était là, il vaut mieux que Kolmes, qui, là, était devenu pire qu’une boisson gazeuse éventée et oubliée au soleil.



Bon, ceci n’est pas le polar de l’année, ni même le pastiche de la semaine, mais il méritait tout de même que je le découvre, moi qui adore lire les pastiches holmésiens. Malheureusement, il ne sera pas dans le haut du panier, fût-il celui d’un chien.


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Roman jeunesse ? S'il est vrai que le sujet, le dévouement indéfectible d'un chien pour une fillette, est destiné aux enfants, le traitement littéraire ne prédestine pas forcément l'ouvrage aux enfants, du moins, pas ceux d'aujourd'hui, tant l'écriture demeure simple sans être simpliste.



Bien sûr, il faut remettre l'ouvrage dans un contexte temporel, c'est-à-dire, au début des années 1900 où nos chères têtes blondes, brunes ou rousses, n'avaient probablement pas les lacunes littéraires de celles de notre époque.



À l'époque, les enfants suivaient des études là où aujourd'hui ce sont les études qui poursuivent les enfants. Il faut avouer que nos ancêtres n'avaient pas Internet, les consoles de jeux, la télévision et le téléphone pour les distraire et qu'une bonne claque sur les fesses les remettait rapidement sur le droit chemin (bon, à la relecture, cela fait un peu rétrograde, mais ce n'est pas si faux que ça).



Jacquin et Fabre, qui ont souvent collaboré, nous livrent ici un début de pastiche de Sherlock Holmes, jusque dans le nom de leur personnage, bien que ce dernier ait une fille, ce qui n'était pas le cas de l'original.



Après une entame où le détective nous fait montre de ses talents et de sa perspicacité, c'est rapidement Punch, le chien, qui prend les rênes de l'histoire et qui devient le personnage principal.



Ainsi, les auteurs nous font partager les heurts et les malheurs que va vivre le gentil toutou pour tenter de retrouver sa maitresse.



Touchant, parfois poignant, toujours léger et amusant, le roman se lit avec un grand plaisir et nous fait passer un bon moment dans la tête de ce chien et, jusqu'au bout, on se demande si, malgré les malheurs qui le frappent, Punch va réussir sa mission.



C'est ce que vous saurez en lisant « Le chien de Serloc Kolmes » de Joseph Jacquin et Aristide Fabre.

« Les 5 Crimes de M. Tapinois » est un roman policier écrit à quatre mains par Joseph Jacquin et Aristide Fabre, deux écrivains qui ont souvent collaboré sur des ouvrages.

M. Tapinois est un journaliste détective qui a bien souvent résolu des affaires sur lesquelles la police s'était cassé les dents.



Apprécié par certains et détesté par d'autres, notamment le brigadier Paimpol, M. Tapinois excite la curiosité de tous quand, dans le journal, il publie un article annonçant à l'avance qu'une femme sera tuée à deux-cents kilomètres de Paris.



Quand la chose arrive, tout le monde se pose des questions, mais Tapinois n'en reste pas là, il apprend à la police que la femme découverte dans l'étang de Trappes est la fille d'un riche homme retrouvé noyé dans le même étang quelques mois auparavant et que la liste des victimes va s'allonger.



M. Tapinois est le prototype même du détective intelligent, sûr de lui, à la limite de l'arrogance. Du coup, pas étonnant qu'il s'attire les foudres de certains de ses collègues, dont le dénommé Lucre avec lequel il va se lancer dans un pari osé.



Si cette histoire ne brille pas spécialement par son intrigue ni par ses révélations, celles-ci sont suffisantes pour tenir, sur la longueur, le lecteur en haleine.



Dénué des effets de manches dont les auteurs de romans policiers actuels parsèment leurs romans, « Les 5 Crimes de M. Tapinois » possède le charme du roman policier à l'ancienne.



Au final, « Les 5 Crimes de M. Tapinois » est un court roman agréable à lire et M. Tapinois un personnage intéressant que les auteurs réutiliseront dans un autre roman, « Entre ciel et terre — les aventures d'un détective aviateur ».