"Que fais-tu grand-mère, assise là, dehors, toute seule ?
- Eh bien, vois-tu, j'apprends. J'apprends le petit, le minuscule, l'infini. J'apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne. J'apprends à être transparente, à regarder au lieu d'être regardée.
[...]
J'apprends qu'il faut aimer, que le bonheur des autres est notre propre bonheur... J'apprends à marcher sur des sentiers étroits sans peur, à regarder les montagnes qui se profilent au loin et que je n'atteindrai pas ; j'apprends les milliers de pas qui ont marché avant moi sur ces mêmes sentiers ; j'apprends les vieilles traces et les jeunes nuages. J'apprends qu'il faut se tenir prêt à partir quand le vent souffle ; qu'on avance mieux en se donnant la main ; que même un corps immobile danse quand le coeur est tranquille, que la route est sans fin, et pourtant toujours exactement là..."