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Citation de Hardiviller


Extrait d'un article de Jean Amalric paru en 1996 dans libération : D'origine tchèque mais de nationalité française car ayant du quitter son pays en 1982 pour échapper à la condition " d'historien-ouvrier " à laquelle l'avait réduit le régime communiste , Bartosek a eu accès après la " révolution de velours " aux archives du comité central du PC tchécoslovaque , du ministère de l'intérieur , et de celui des affaires étrangères . Il y a fait une accablante moisson .
Ce sont , bien sûr , ses révélation sur la personnalité et les activités d'Artur London et de sa femme , Lise Ricol , qui vont faire grand bruit . Le héros de " L'aveu " ,qui était devenu à partir de 1968 le symbole du héros communiste à visage humain injustement persécuté , n'en sort pas grandi . Les archives ne laissent pas place au doute : le courageux combattant des brigades internationales était en fait un komintérnien de choc , formé dans les écoles de Moscou de 1934 à 1937 . Et , plutôt que de combattre aux côtés des républicains espagnols , il a surtout , pendant son séjour en Espagne , travaillé pour les services spéciaux soviétiques et donc participé aux épurations de sinistre mémoire qui visaient , selon un texte écrit par London dès sa libération , " les éléments peu fiables " du mouvement révolutionnaire
Évacué d'Espagne en 1939 par le député Raymond Guyot , qui lui fait franchir la frontière , caché dans sa voiture , London s'installe en France où il va contrôler , pour le compte du parti communiste tchécoslovaque et en coordination avec le PCF , les activités des tchécoslovaques réfugiés ou bloqués dans l'hexagone et qui vont participer un peu plus tard à la résistance anti-allemande . Ainsi , il signale dès cette époque au Komintern le comportement " incorrect " de Vladimir Clementis , qui s'était permis de critiquer le pacte germano-soviétique . Clementis sera pendu à l'issue du procès Slansky , en 1952 . Après sa libération des camps London revient s'installer en France . Il est censé travailler pour le PCF , à la direction de la MOI . En même temps , il collabore avec les services de sûreté tchécoslovaques , leur rapportant " les choses irrégulières et les agissements de personnes douteuses et suspectes qui auraient pu nuire au parti .
Plusieurs documents consultés par Bartosek prouvent qu'il s'agit là d'une activité à laquelle participent aussi les responsables du PCF , notamment André Marty , ancien responsable des Brigades Internationales ( dont Louise Ricol fut la fidèle collaboratrice , en Espagne ) . Otto katz , alias André Simone , en fera notamment les frais et sera dénoncé comme agent britannique . C'est un autre des pendus du procès de Prague .
Rappelé par Slansky en 1948 à Prague , il épure les rangs du ministère et contribue avec sa femme à monter un réseau d’espionnage en France . les preuves rapportées à ces sujets par Bartosek sont on ne peut plus précises .
Le plus troublant n'est pas qu'Artur London , arrêté en 1951 , condamné à la prison à perpétuité en 1952 , libéré dès 1955 , se fût dès lors comporté en parfait communiste et se fût tu en 1968 . C'est plutôt que lui-même et sa femme ( qui a eu communication à l'avance des travaux de Bartosek ) aient consciencieusement occulté dans " L'aveu " , ouvrage d'une parfaite orthodoxie , toutes leurs activités de " révolutionnaires professionnels " , dénaturant les faits et manipulant leurs lecteurs . D'où la question iconoclaste que suggère Bartosek mais à laquelle il ne répond pas directement : ne s'agissait-il pas d'une " commande " ?
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