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Citation de migdal


migdal
31 décembre 2022
J'avais vingt-huit ans quand il est né. L'accouchement s'est bien passé, il était en bonne santé mais en quarante-huit heures, tout a basculé. Les médecins nous ont annoncé qu'il était porteur d'une maladie génétique très rare qui le destinerait à rester handicapé moteur et cérébral. On nous a dit aussi qu'il ne vivrait pas longtemps, peut-être jusqu'à l'adolescence, pas au-delà, et serait dépendant d’une aide extérieure. Sylvie venait de commencer sa vie professionnelle, elle ne l'a pas supporté. Mes parents nous ont mis une pression énorme, ce sont des gens qui ne sont que dans la représentation, ça n'était pas possible pour eux d'assumer ça. Tu vois qui est ma famille ?

L'imperfection n'est pas une option. Mes parents nous ont encouragés, je pourrais dire forcés, à abandonner notre enfant, c’est ce que nous avons fait, en secret, nous étions jeunes, paniqués. Ils ont annoncé à tous nos proches que notre fils était mort d’une infection, ils ont fait paraître une publication dans la presse et précisé que nous voulions l'enterrer dans l'intimité.

Il s'interrompt, allume une cigarette, m'en propose une - que je prends.

— Mais quand tu abandonnes un enfant, tu as un mois pour revenir sur ta décision. Au vingt-huitième jour, nous avons voulu le récupérer. C'est ce que nous avons fait. Mais nous n'avons pas osé avouer la vérité à nos proches. Nous l'avons élevé dans l'ombre, elle et moi, sans que personne de notre entourage n'en sache rien : comment aurions-nous pu revenir en arrière ? Sous la pression de ma famille, parce que nous avions peur aussi du gouffre qui se présentait à nous, nous nous étions piégés.
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