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Citation de Charybde2


Et puis, un jour, quelques semaines plus tard, la rue vit arriver un homme, gentil, émacié et tout pâle, il contrastait avec les autres types en maillots, ne cadrait pas avec la fabrique de réfrigérateurs & machines à glace Mettich ni avec les poteaux pour battre les tapis qui, de fait, incarnaient les buts des futurs championnats du monde de foot. Dans ses yeux, pas la moindre trace de divertissement. Dans ses yeux, on lisait la peur. Qui avait rampé le long de son visage, jusque sous sa chevelure, et siégeait dans chaque pore. Avait gelé en lui, voilà des années. Mais Johanna, la fillette, avait remarqué sa peur, comme elle l’avait remarqué au milieu de tous les autres. Issue du coin de l’œil, craintive. Elle connaissait ce regard chez sa mère. Et Johanna n’avait pas envie d’en savoir plus que ce qui crevait les yeux : un homme jeune d’à peine vingt-cinq ans. Qui se préoccupait de textes et de livres, qui se prénommait Robert et qui vivait avec Maria, elle l’apprit le soir même. Une soirée d’été tiède, semblable aux autres. Sans lune et légèrement fraîchie. Johanna n’arrivait pas à déterminer avec exactitude ce à quoi il occupait ses journées, de quoi il vivait. Dans l’immédiat, cela ne l’intéressa pas.
Et les trois étés qui suivirent furent vides et chauds. Seuls les hivers ficelèrent les années entre elles et gardèrent printemps et automne liés.
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