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Citation de mesrives


Milka sentit la nostalgie de son pays natal s'apaiser peu à peu, au fur et à mesure que le magnifique printemps de Blecinga éveillait le paysage. Le coucou chantait et le rossignol lançait ses trilles au crépuscule entre des chênes et des tilleuls bourgeonnants. Pour Milka, qui avait vécu presque toute sa vie derrière les grilles sculptées des fenêtre de la maison de de Chernek, le Blecinga devint un pays enchanté où elle était entourée d'êtres dont elle n'avait jamais pu imaginer l'existence. De temps à autre, elle percevait un bruissement dans les fourrés du bois et voyait les miroirs blancs des chevreuils rebondir dans l'obscurité, ou alors elle entendait les sanglers grogner et farfouiller le sol à la recherche de glands. Dans la mer scintillante, des phoques se doraient sur des récifs que la glace avait désertés. De petites vagues venaient lécher les dalles lisses et roussâtres quand les femmes descendaient sur la grève pour laver les habits d'hiver et les étaler ensuite à sécher au soleil. Milka aimait alors ôter son foulard et laisser le vent salé chargé d'odeurs de varech jouer avec ses cheveux. Dans cette nouvelle vie, elle n'était jamais transportée en chaise à porteurs, mais d'un autre côté elle n'était pas non plus obligée de demander l'autorisation chaque fois qu'elle voulait faire un pas. Ses mains étaient devenues calleuses et gercées, mais elles ne restaient jamais oisi ves sur ses genoux à se contenter d'être belles.
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