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Citation de Cossery


Et comme ils ne vivraient jamais tous les deux, ils
essayèrent de rattraper le temps. Ils mettaient à profit leurs
corps pour gagner une course contre la montre, reprendre
au futur tout ce qu’il allait leur enlever. Ils avaient tellement
d’amour à vivre et à partager. Elle voulut le remercier, il lui
montra sa gratitude d’un baiser langoureux.
Au début, deux bouches se cherchaient, les lèvres
dansaient, s’effleuraient. Suivirent leurs mains chaudes qui
se découvraient et se réchauffaient pendant que les lèvres
valsaient de plus en plus vite. Le baiser devint passionnel,
puis fougueux. Ses bras à elle étaient noués autour de son
cou à lui.
Ils ne pensaient plus à la religion, à ses interdits. Ils
avaient franchi « la porte sans retour ». Plus rien ne
comptait à leurs yeux en ce moment. Il leur était impossible
de s’arrêter, de contenir leur passion. Ils n’avaient plus en
tête que la célèbre phrase d’Oscar Wilde : « Le seul moyen
de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder ».
Ils s’étaient aimés avec ardeur, avec passion, au milieu
des valises, à même le sol, sur des habits froissés. Ils avaient
laissé libre cours à leur amour dans un mélange
indescriptible de couleurs et de sons jusqu’à en perdre le souffle, jusqu’à en perdre la raison. Ils s’étaient aimés
comme s’il leur restait moins d’une journée à vivre. La force
de leur étreinte s’était intensifiée jusqu’à ce qu’ils
s’endorment sur place, enlacés, comme des guerriers las,
après une dure bataille.
Les jours étaient passés si rapidement. Le temps est un
monstre froid. Il tourne sans se soucier de leurs sentiments.
Ils avaient cru le tuer pendant qu’il enterrait leurs passions.
Les cinq jours qu’ils avaient s’étaient écoulés en un
battement de cils. Ismaïla ne se rappelait plus la dernière
journée qu’il avait passée sans elle ni la dernière nuit vécue
sans sa présence. Dans son esprit, avant elle, il n’y avait rien,
comme s’il était né il y avait juste cinq jours, quand il avait
croisé son regard. Puisque la vie est si ingrate de leur avoir
permis d’entrevoir le bonheur et de vouloir déjà le leur
retirer, pourquoi se priveraient-ils ? L’ambiance était
parfaite. Lumière tamisée, musique en sourdine. Les
accords harmonieux de Francis Cabrel s’échappaient de la
pièce pour prouver à la ville entière qu’il était désormais le
gardien du sommeil de ses nuits.
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