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Citation de Charybde2


L’article 14 de l’accord de Paris, régi par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévoit un point régulier sur les émissions de carbone des États signataires, ce qui revient à calculer la quantité totale de carbone émise dans le monde l’année en question. Le premier « bilan mondial » était prévu en 2023, suivi d’autres tous les cinq ans.
Ce premier bilan se déroula fort mal. Les rapports, incohérents et incomplets, permirent néanmoins de constater que les émissions de carbone demeuraient largement supérieures aux promesses faites par l’ensemble des Parties à l’accord, malgré le plongeon de 2020. De rares nations respectaient leurs engagements chiffrés, pourtant pas fixés bien haut. Conscients du problème dès avant le bilan de 2023, cent huit pays avaient accru leurs promesses, mais il s’agissait de petits États responsables au total d’environ quinze pour cent des émissions.
L’année suivante, lors de la COP – la Conférence des Parties -, une poignée de délégations signalèrent que l’accord, dans son article 16, disposition 4, spécifiait que la COP pouvait prendre « les décisions nécessaires pour en promouvoir la mise en œuvre effective », notamment par la création des « organes subsidiaires jugés nécessaires ». Ces délégations prirent pour exemple l’article 18, disposition 1, qui créait explicitement deux de ces organes. Lesquels étaient jusqu’à présent considérés comme de simples comités se réunissant durant la COP annuelle. Mais elles arguèrent que, vu l’échec flagrant mis en lumière par le bilan mondial, il fallait créer un nouvel organe investi de missions permanentes et doté des ressources pour les mener à bien.
Ainsi, lors de la COP29 tenue à Bogota, en Colombie, les Parties actèrent la création d’un nouvel « organe subsidiaire jugé nécessaire à la mise en œuvre du présent Accord » sur la base des articles 16 et 18, financé comme prévu à l’article 8 par le Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés aux incidences des changements climatiques. La résolution fut approuvée sous la forme suivante :
« Il est décidé, par la vingt-neuvième Conférence des Parties signataires de l’accord de Paris, de la création d’un organe subsidiaire chargé de travailler avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, avec toutes les agences des Nations unies et tous les gouvernements signataires de l’accord de Paris, afin de plaider la cause des générations futures de citoyens du monde dont les droits, tels que définis par la Déclaration universelle des droits de l’homme, sont aussi valables que les nôtres. De plus, ce nouvel organe est chargé de défendre toutes les créatures vivantes présentes et à venir qui sont dans l’incapacité de s’exprimer par elles-mêmes, en promouvant leur statut légal et leur protection physique. »
Un journaliste crut bon de surnommer cette agence « le ministère du Futur », une expression qui se répandit comme une traînée de poudre au point de devenir l’appellation usuelle de ladite agence. Elle s’installa en Suisse, à Zurich, au mois de janvier 2025.
Peu de temps après, la grande canicule s’abattit sur l’Inde.
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