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Citation de HundredDreams


LORSQUE AUGUSTUS SORTIT SOUS LE PORCHE, les cochons bleus étaient en train de manger un serpent à sonnette – un spécimen de taille modeste. Le serpent devait ramper à la recherche d’un peu d’ombre quand il était tombé sur les cochons. Ils se le disputaient âprement et il était clair que le crotale ne sonnerait plus jamais. La truie le tenait par le cou et le verrat par la queue.
— Fichez-moi le camp, sales bêtes, s’écria Augustus en donnant un coup de pied à la truie. Allez-vous-en au ruisseau si vous voulez bouffer ce serpent.
C’était l’ombre du porche qu’il leur disputait, pas le serpent. Les cochons sous le porche ne faisaient qu’ajouter à la chaleur et il faisait déjà assez chaud comme cela. Augustus descendit dans la cour poussiéreuse et se dirigea vers le bâtiment qui abritait la source pour y prendre son cruchon. Le soleil était encore haut dans le ciel, aussi entêté qu’une mule, mais il suffit à Augustus d’un bref coup d’œil pour voir qu’à l’ouest la longue lumière déclinait déjà d’une manière encourageante.
Le soir mettait du temps à toucher Lonesome Dove, mais son arrivée était un soulagement. La plus grande partie de la journée – et de l’année – le soleil piégeait la ville dans un halo de poussière, tout au bout des champs de chaparral : un paradis pour serpents et crapauds-buffles, limaces et lézards, un enfer pour les porcs et les natifs du Tennessee. On ne trouvait même pas un arbre qui donnât une ombre digne de ce nom à trente ou quarante kilomètres à la ronde.

(Incipit)
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