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Citation de Alzie


"La gamme descendante des trois adjectifs", p. 168-169

C'était l'époque où les gens bien élevés observaient la règle d'être aimables et celle dite des trois adjectifs. Mme de Cambremer les combinait toutes les deux. Un adjectif louangeur ne lui suffisait pas, elle le faisait suivre (après un petit tiret) d'un second, puis (après un deuxième tiret) d'un troisième. Mais ce qui lui était particulier, c'est que, contrairement au but social et littéraire qu'elle se proposait, la succession des trois épithètes revêtait dans les billets de Mme de Cambremer l'aspect non d'une progression, mais d'un "diminuendo". Mme de Cambremer me dit dans cette première lettre qu'elle avait vu Saint-Loup et avait encore plus apprécié que jamais ses qualités "uniques - rares - réelles", et qu'il devait revenir avec un de ses amis (précisément celui qui aimait sa belle fille, et que si je voulais venir avec ou sans eux dîner à Féterne, elle en serait "ravie - heureuse - contente". Peut-être était-ce parce que le désir d'amabilité n'était pas égalé chez elle par la fertilité de l'imagination et la richesse du vocabulaire que cette dame, tenant à pousser trois exclamations, n'avait la force de donner dans la deuxième et la troisième qu'un écho affaibli de la première. Qu'il y eût seulement un quatrième adjectif, et de l'amabilité initiale il ne serait rien resté. (Sodome et Gomorrhe)
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