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Citation de Charybde2


On débouche le vin et on prend de grandes rasades qui diffusent de la chaleur à l’intérieur. On parle du temps qu’il fait, des gens pressés dans les rues, calfeutrés chez eux, de l’amitié qui fait chaud au cœur, de quelqu’un ou de quelqu’une plus loin, dans une autre ville, à qui il serait arrivé quelque chose qu’on commente avec délice comme on sucerait un berlingot. On regarde le feu, religieusement, avec respect et reconnaissance. On se souvient d’autres feux, des grandioses de la fête de la Saint-Jean, des odorants dans la grande cheminée où grillent les châtaignes, des ronronnants dans les poêles en fonte des grands-mères.
À la lueur des flammes, Dina a les yeux qui brillent et ses pommettes hautes se colorent de mordoré. Elle a dû être autrefois d’une beauté bouleversante. Maurice qui la connaît depuis toujours s’en souvient. Ce n’était pas juste une fille jolie ou bien faite, non elle avait quelque chose qui vous remue tout au fond. Une beauté chaude et mystérieuse de princesse Inca. Aujourd’hui encore, si les circonstances s’y prêtaient, ce serait une sacrée belle femme. J’essaye de ne pas la fixer trop longtemps – elle n’aime pas ça -, et je remonte le col crasseux de mon manteau en jurant contre le froid. (« Au coin du feu »)
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