fée mélusinienne :
un être surnaturel s'éprend d'un être humain, le suit dans le monde des mortels et l'épouse en lui imposant le respect d'un interdit. Il regagne l'autre monde après une transgression du pacte, laissant une descendance
fée morganienne :
un être surnaturel s'éprend d'un être humain et l'entraîne dans l'autre monde. Le retour du mortel parmi les siens est lié au respect d'un interdit dont la transgression provoque la mort du héros ou sa disparition définitive dans l'autre monde. Cette union paraît stérile
C'est l'image conquérante de la femme qui est à l'origine des accusations de luxure et de folie. Au lieu de se laisser conquérir, la femme, heureusement surnaturelle dont on n'admet l'existence que dans un autre monde, s'empare du chevalier et cherche à le retenir captif. C'est là son crime. La même image se dessine donc toujours derrière tous ces personnages de fées « morganiennes » celle d'une femme qui veut enfermer l'homme dans une prison amoureuse.
Sur les fées pèse en effet, outre leur origine païenne, la nature même de leur bienfaits : comment intégrer ces représentations d'un bonheur tout terrestre à une religion qui ne s'intéresse qu'au bonheur éternel ? Le luxe et la volupté qu'elles dispensent à leurs protégés sont aussi les pièges favoris du Démon. Sur les dons comme sur les donatrices plane donc toujours l'ombre du pêché.
En Morgue, la « femme fatale », s’incarne la féminité maléfique : ravisseuse inexorable, qu’elle prenne le doux visage de l’amante de Lanval ou les traits repoussants de la fée luxurieuse des romans en prose, Lorelei ou sirène, elle s’identifie toujours à la Mort.
La présence du monstre, loin d'instaurer un clivage homme/animal, permet, comme en peinture l'anamorphose, une évocation voilée du meurtre du prochain