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Citation de NoellaMarianna


Était-ce dû au poids émotionnel ? Ou à l’emphase facile que m’offrait la scène, sorte d’aura majestueuse qui se dégageait de cette équipe au fonctionnement rodé ? Chaque mouvement de ces hommes correspondait à un rôle coordonné au milieu d’une cascade de cris éjectés en desserrant à peine les dents, codes ponctuant chaque étape de la manutention. Tout cela s’accomplissait dans les faisceaux croisés des projecteurs de pont. Les ombres s’allongeaient, enflaient la gestuelle. Plus qu'une livraison de marchandise, c'était une chorégraphie du métier.
Un ordre bref de Larsvic retentit. Tout s’arrêta. La palanquée, trois tonnes au bas mot, oscillait dans l’air, débordant d’environ un mètre au-dessus de l’embarcation en attente, suivant le roulis régulier qui nous obligeait tous à chalouper au même rythme. J’interrogeai Dakira du regard. Il dressa l’index, me faisant signe de patienter. Un des matelots s’approcha du bastingage, balança une échelle de corde, on vit deux mains s’agripper au plat-bord ; un militaire, guinéen imaginai-je, homme d’une trentaine d’années, vêtu d’un treillis de campagne, cheveux ras, béret rouge glissé sous l’épaulette de son grade, se hissa à bord. Il portait un sac de sport sous le bras, le déposa à terre au pied de la coursive supérieure, leva les yeux et salua Larsvic d’une paume rapide pointée sur la tempe. L’autre hocha de la tête, disparut de la passerelle et réapparut un instant plus tard sur le pont. Les deux hommes se serrèrent la main et engagèrent une brève discussion. Le ton monta après qu'ils eurent vérifié le contenu du sac. Larsvic fit signe au militaire de le suivre.
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