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Citation de watercolorandbooksparis


Comme on voit sur la branche...

Dans les sonnets sur la mort de Marie, Ronsard se souvient des sonnets de Petrarque sur la mort de Laure et n'évite pas toujours la préciosité. Mais ici il est vraiment lui-même, toute grâce et tout simplicité. Jamais il n'avait traité avec plus de richesse et d'harmonie la comparaison de la femme et de la rose : jeunesse radieuse et royale splendeur; surprise totale d'une mort inexorable. Le charme du poème tient a l'extrême simplicité du sentiment qui s'exprime, sans déclamation, dans l'harmonie de sons graves et voilés. Cette fleur de sa poésie était l'offrande la plus durable que Ronsard ait pu dédier à la beauté de Marie.

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'aube, de ses pleurs, au point du jour l'arrose.

La Grâce dans sa feuille, et l'amour se repose
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur;
Mais, battue ou de pluie ou d'excessive ardeur
Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose.

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie II
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