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Citation de paulallan380


Couvés avec gourmandise par nos formateurs, ces jeunes n’ont bien entendu aucun « esprit critique », même si c’est la définition qu’ils donnent à leur « indignation ». C’est pour ça qu’on les cajole. Dès avant leurs études [de journalisme], ils manifestaient un grand potentiel de servilité. Dans les écoles de journalisme, horizon des événements de la pensée unique, les étudiants sont comme des spectateurs de Nicolas Bedos. A part un curieux ou deux distraits, ils paient leur place en connaissance de cause.
Ces écoles offrent une palette technique et méthodique de connaissances à des individus pour la plupart déjà formatés, en tout cas idéologiquement compatibles avec le Parti. Dans la dynamique militante, l’effet de groupe inter-étudiants est tout aussi important – sinon davantage – que l’encadrement. Ils s’entraînent les uns les autres. Et au bout du compte ils n’ont pas le choix : soit ils adhèrent avec zèle à la morale de ce biotope, soit ils divisent par mille leur chance d’y survivre. Les étudiants sont choisis, embauchés puis dirigés par des journalistes.
Cause ou conséquence, le métier n’attire quasiment que les gens de gauche, pour qui la carte de presse est l’équivalent d’un diplôme de supériorité morale.
Le reste de leur carrière, c’est du remplissage. Tenter de dissimuler l’orthodoxie de fond par l’hérésie formelle. Produire avant tout. Copier et recopier surtout. Vérifier, c’est compliqué. Penser n’en parlons pas. Les « articles de fond » sont expédiés en quinze minutes. Les éditoriaux sont pondus en un soir. Jamais aucune réflexion sur les phénomènes complexes qui sous-tendent ce qui se passe, et c’est très bien comme ça.
(Ch. III LES DEUX MINUTES DE HAINE p. 102-103)
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