Le froid m'oblige à marcher un peu. Je sors des jardins de la mairie et traverse le centre-ville. Six-huit mille habitants, quelques magasins de fringues ou de sport, des boulangeries, une ou deux banques, des Nouvelles Galeries et une Maison de la presse. Peut-on vraiment qualifier ça de ville ?
Une excroissance au bord de la Garonne. Une anomalie au milieu des champs de fraises et de tomates. Un peu de béton essayant vainement de ressembler à quelque chose d'urbain. Et tout autour, des quartiers résidentiels comme celui où j'habite.
Rien d'agréable à l’œil. Pas le moindre bâtiment qui sortirait de l'ordinaire. De vagues enseignes vieillottes, des devantures ringardes et des maisons grises, collées les unes aux autres.
Un marécage. La mort du rêve.