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Citation de Charybde2


Paris, vendredi 13 novembre 2015, 21 h 20. Le match de football amical opposant les équipes d’Allemagne et de France au Stade de France avait commencé depuis un gros quart d’heure, sans qu’aucune action décisive ne fût à signaler, lorsqu’une explosion puissante résonna, suivie, quelques instants plus tard, de deux autres. Aussitôt, après la première explosion, les équipes de sécurité évacuèrent le président de la République, François Hollande, tandis que le match se poursuivait, et que l’équipe de France finissait par marquer deux buts contre l’équipe allemande – un résultat honorable. Même si les spectateurs du match ne s’en rendirent pas compte, les trois explosions constituaient le moment inaugural d’une vague d’attentats qui, ce soir-là, frappèrent plusieurs lieux de la ville, faisant cent quatre-vingt-onze morts et trois cent cinquante-deux blessés. Elles étaient les seules, pourtant, qui signalèrent le déclenchement de bombes – les autres attentats prenant la forme de massacres, à l’arme automatique, de consommateurs attablés à la terrasse de cafés plus ou moins branchés, ou du public d’un concert de rock. Mais il ne s’agissait pas de bombes quelconques : celles qui explosèrent dans les parages du Stade de France avaient pris la forme de ces ceintures d’explosifs rendues célèbres par les auteurs d’attentats-suicides qui s’étaient multipliés au Proche-Orient. Ce que les spectateurs du match de football avaient entendu, c’était le bruit de trois hommes se faisant sauter, et tentant d’emporter dans la mort ceux qui se trouvaient, par malheur, dans les parages – mais ils étaient peu nombreux, à cette heure-ci. Les trois attentats-suicides ne causèrent, en plus de celui de leurs auteurs, que le décès d’une seule personne, ainsi que des blessures plus ou moins sévères à une dizaine d’autres, suscitant l’incrédulité des observateurs, qui se demandèrent ce qui avait bien pu leur passer par la tête. Le Stade de France était plein à craquer, et le président Hollande siégeait dans la tribune officielle : pourquoi les trois terroristes décidèrent-ils de faire exploser leur bombe dans une zone et à un moment où ils ne risqueraient guère de produire de dommage substantiel ? Les développements de l’enquête ne fournirent aucun élément de réponse, autre qu’hypothétique, à cette question, tandis que les théories avancées par les journalistes et les experts devenaient de plus en plus extravagantes. La seule chose certaine, pour les uns comme pour les autres, était que le nom qu’il convenait de donner aux auteurs des attentats-suicides de ce vendredi 13 novembre était un vieux mot japonais, entré dans l’actualité à la fin de la Seconde Guerre mondiale : le nom de « kamikaze« .
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