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Citation de mamansand72


Dans cette chambre, dans une rue du quartier chinois, elle a perdu la notion du temps. Elle était égarée, hagarde. Le monde entier l’avait oubliée. Elle dormait pendant des heures et se réveillait les yeux gonflés et la tête douloureuse, malgré le froid qui sévissait dans la pièce. Elle ne sortait qu’en cas d’extrême nécessité, quand la faim devenait trop insistante. Elle marchait dans la rue comme dans un décor de cinéma, spectatrice invisible du mouvement des hommes. Tous le monde semblait avoir quelque part où aller.
La solitude agissait comme une drogue dont elle n’était pas sûre de vouloir se passer. Louise errait dan la rue, ahurie, les yeux ouverts au point de lui faire mal. Dans sa solitude, elle s’est mise à voir des gens. A les voir vraiment. L’existence des autres devenait palpable, vibrante, plus réelle que jamais. Elle observait jusque dans les moindres détails les gestes des couples assis aux terrasses. Les regards en biais des vieillards à l’abandon. Les minauderies des étudiantes qui faisaient semblant de réviser, assises sur le dossier d’un banc. Sur les places, à la sortie d’une station de métro, elle reconnaissait l’étrange parade de ceux qui s’impatientent. Elle attendait avec eux l’arrivée d’un rendez-vous. Chaque jour, elle rencontrait de compagnons en folie, parleurs solitaires, déments, clochards.
La ville, à cette époque, était peuplée de fous.
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