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Citation de Cannetille


Une fois par mois, Fatima rentrait chez elle, au bidonville. Dès qu’elle franchissait la porte de la baraque, sa mère réclamait l’argent et Fatima lui tendait sa paie. La mère passait la langue sur son index et comptait les billets en silence. Elle ne savait pas lire mais compter, ça elle savait. Elle faisait des petits tas avec les billets et les rangeait, pliés en quatre, dans son soutien-gorge. Une fois, Fatima lui demanda à quoi chaque tas correspondait et sa mère répondit : « Occupe-toi de travailler. Ne te mêle pas de ça. » Au bidonville, rien ne changeait. Ni dans le paysage, ni dans les maisons, ni même dans les conversations ou dans les habitudes. On ruminait les mêmes problèmes, on souffrait encore et toujours des mêmes maux, on mourait des mêmes maladies et on se plaignait des mêmes douleurs. Fatima comprit alors que c’était cela la misère : un monde qui ne change pas. Les bourgeois, les gens riches et instruits, quand ils se rencontrent, se demandent toujours ce qu’il y a de neuf. La vie leur réserve des surprises. Ils parlent d’avenir et même de révolution. Ils croient que le changement est possible.
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