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Citation de enkidu_


La Tradition envisage les formes et les lois du Cosmos dans le but principal de rattacher toutes choses à leur Cause première et divine, et de montrer ainsi à l’homme leur véritable signification ; elle lui révèle par là-même le sens de son existence. Or, au regard de l’ « Un sans second », l’existence entière n’a pas d’être propre : elle est l’expression du seul Réel, l’ensemble de Ses contenus manifestables et manifestés au sein de Son Infinité même. Les choses ne sont que des « voiles » symboliques de leur Essence divine ou, dans un sens plus direct, de Ses Aspects ontologiques ; ces Aspects sont les Archétypes éternels de tout ce qui est créé.

Si l’on comprend la création de cette façon, elle se révèle comme une multitude d’images – plus ou moins parfaites – de Dieu ou de Ses Qualités, comme une hiérarchie de vérités – plus ou moins pures – conduisant au seul Vrai ; car si Dieu est l’Origine première et le Prototype suprême de la création, Il est aussi son But final, ainsi que l’attestent les Proverbes (XVI, 4) en disant que « YHVH a tout fait pour Lui ».

Le seul Réel ne peut faire autrement que d’œuvrer pour Lui et en Lui. Mais dans son Ipséités pure, Il n’agit pas, ne veut ni ne regarde rien ; là, il n’y a aucune détermination de quoi que ce soit, aucune distinction entre un sujet et un objet, une cause et un effet, un dieu et une création. Dans cette Non-Dualité, Dieu repose en lui-même, sans nom et sans aspect connaissable.
(...)
Toute la création est une projection illusoire des Aspects transcendants de Dieu dans le « miroir » de son Immanence. Le Zohar fait remarquer, en effet, que le verbe baro, « créer », impliquée l’idée de « faire illusion ». Mais bien que le créé ait une nature illusoire, il comporte une part de réalité ; car tout reflet du Réel, si lointain, brisé et fugitif soit-il, possède nécessairement quelque chose de sa cause. Même si l’on peut dire du créé qu’il est purement illusoire, on n’en saurait exclure ce quelque chose de réel qui constitue son essence. L’illusion elle-même n’est pas le néant pur et simple, celui-ci ne pouvant être, puisqu’en existant, il ne serait plus néant ; l’illusion est un « mélange » du Réel et de l’éphémère ou – selon l’expression kabbalistique – celui de la « Lumière » et de l’« obscurité ». (pp. 63-64 & 69-70)
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