Cette funeste histoire, dont le moment le plus dramatique se joua dans le port de La Havane à peine trois mois avant l’invasion fasciste de la Pologne , et les nouvelles successives, en provenance d’Allemagne et des pays occupés par ses troupes, sur les événements affectant la communauté juive d’Europe, poussèrent l’adolescent Daniel Kaminsky sur le chemin qui ferait de lui un mécréant sceptique. Si depuis l’enfance certaines histoires de la relation de Dieu avec son peuple élu lui avaient semblé excessives ( en particulier le sacrifice de son fils Isaac exigé par Yahvé de son favori Abraham), à partir de ce moment-là il osa se demander, de façon obsessionnelle, pourquoi le fait de croire en un Dieu et de suivre ses commandements de ne pas tuer, ni voler, ni convoiter, pouvait faire de l’histoire des juifs un enchaînement de martyres.