Dès qu’il eut raccroché, Ramón Pavlovitch entendit à nouveau le cri. Durant toutes ces années, ce hurlement de douleur, de surprise et de rage l’avait poursuivi et même si dans les derniers temps sa présence s’était faite moins insistante, il était toujours là, dans son cerveau, comme un nerf dormant, prêt à se réveiller à la moindre réminiscence du passé ou bien souvent sans motif apparent, comme un ressort qu’il n’aurait eu ni la capacité ni la possibilité de comprimer.