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Citation de Upsilonn


Elle entrait en conversation avec des inconnus, et par ses commentaires sur le temps, mêlait sa voix à la clameur générale. Les réponses à ses modestes récriminations étaient toujours les mêmes, surtout si son vis-à-vis blanc était d'un certain âge : ''Oh, mais vous devez être habituée à cela, dans votre pays.'' Ou : ''Bon, mais vous n'êtes pas obligée de vous asseoir en plein soleil, n'est-ce pas, mon petit ?'' C'était comme un jeu pour voir combien de personnes lui donneraient la même réponse. La plupart du temps, elle était irritée par l’ignorance des gens, et par la fierté qu'ils mettaient dans cette ignorance. Parfois, elle était déconcertée. Elle était née à Bermondsey et elle avait envie de le leur hurler. Il arrivait qu'ils se contentent de sourire et de hocher la tête en écoutant ses remarques polies, et, comme ils la rendaient perplexe, elle jouait mentalement avec diverses suppositions. (A : ce Blanc est d'accord avec moi qu'il fait chaud, un point c'est tout. B : ce Blanc pense que je devrais être habituée à ce temps parce que je suis noire, mais il est trop poli/hypocrite pour le dire. C : ce Blanc ne veut pas parler à une Noire. D : ce Blanc ne m'a pas vue parce que je suis noire, et il a juste grogné parce qu'il avait entendu un bruit. E : rien de tout ce qui précède.) Elle ne comprenait pas. Elle observait les gens comme s'il s'agissait de moutons. Oui, d'être aussi lointains et différents que ça. Serrée dans le métro, elle avait l'impression d'être le seul être humain. Jusqu'au moment où elle apercevait un autre visage noir et pouvait échanger avec lui un simple regard de compréhension réciproque. 
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