NUIT BLANCHE
Voici la nuit,
Cris et colères,
La nuit
Bourreau des dormeurs éveillés,
Des martyrs brûlant sur leur lit d’idéal.
J’étouffe aux sables des problèmes mouvants,
Je délire aux générosités d’or, mirages
De palais fleuris dans les oasis vertes.
Puis rejeté dans la fournaise des angoisses,
Je sens l’odeur de ma chair qui rôtit comme un quartier de gazelle,
J’entends mes poumons se froisser au souffle desséchant du Vent d’Est.
Heureux si la fée des solutions,
À la lucidité de l’aube,
Me fait boire à sa gourde de fructueuse fatigue
Ayant séché sur mon front la sueur des cauchemars
Et me fait dormir au pied des dakhars
Sous les caresses et la brise marine
De la sérénité matinale.
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