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Citation de emdicanna


Quand je découvris le journal, il était au fond d'une boîte à cols en carton rouge assez fatiguée, dans laquelle, petit garçon, je mettais mes cols d'Eton. Quelqu'un, ma mère, probablement, l'avait remplie de trésors datant de cette époque. Il y avait là deux oursins vidés et desséchés, deux aimants rouillés, un grand et un petit qui avaient presque perdu leur pouvoir magnétique, des films enroulés autour d'une bobine, des bouts de cire à cacheter, une petite serrure à combinaison comportant deux rangées de lettres, un paquet de ficelle très mince et un ou deux objets indéfinissables qui devaient être des parties de quelque chose, je n'aurais su dire quoi. Sans être vraiment sales, ces reliques n'étaient pas non plus très propres, elles avaient la patine de l'âge. A mesure que, pour la première fois depuis cinquante ans, je les prenais en main, le souvenir de ce qu'elles avaient été pour moi me revenait, affaibli comme le pouvoir des aimants, mais comme lui indubitable. Quelque chose allait et venait de ces objets à moi : le plaisir intime de les reconnaître, l'émotion quasi mystique de retrouver ma propriété enfantine à soixante et quelques années.
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