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Citation de mimo26


Satisfait, il contemple son oeuvre, sourit ; du travail d’artiste. Il a bien choisi l’endroit. Dans ce petit bras de Marne, à distance de toute zone habitée, le courant est suffisant pour maintenir le corps en surface et produire les mouvements des vêtements et des cheveux. Quelle merveille, ces cheveux ! D’un roux flamboyant dont l’éclat est magnifié par les reflets de l’eau et les lumières du soir.
Il aime beaucoup la robe aussi ; la jeune femme avait bien choisi. Le tissu donne au corps une fluidité nourrissant une illusion de vie. Le visage est serein, pâle, bientôt blanc, dégageant un érotisme troublant.
Fixées aux branches d’un arbre mort cachant la scène, les cordes qui retiennent la jeune femme sont invisibles, de même que la sangle qui passe sous ses aisselles, dissimulée par la robe. De l’ensemble émane un sentiment de paix à la sensualité amplifiée par les ondulations, les jeux de l’eau et des mèches de cheveux, le chatoiement des couleurs, les lents mouvements des bras et des jambes en vaines tentatives inconscientes de survie.
Il recule de quelques pas, s’accroupit pour obtenir une vue rasante, sourit à nouveau. La végétation de bordure cache une partie de la scène. Il vérifie à nouveau qu’il n’a rien oublié, rien laissé qui puisse aider les enquêteurs. Il se targue de perfectionnisme. Après tout, la police n’a rien trouvé pour les deux précédentes, alors pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui, même avec les indices qu’il fournit à l’avance ?
Il se penche, cherche dans son sac, se saisit de l’appareil photo Polaroid avec lequel il prend un premier cliché de la jeune femme. Il attend quelques instants que l’image apparaisse, agite la pellicule pour accélérer le séchage puis examine le cliché et décide que tout est prêt.
Il pose l’appareil photo, prend un scalpel et, tout en faisant en sorte de ne rien altérer dans la mise en scène, entaille le poignet de la jeune femme, dans le sens longitudinal du bras.
Il se relève, observe les volutes produites par le sang qui s’échappe du poignet d’albâtre. Il fait quelques photos, attend le résultat. Définitivement satisfait, il rassemble ses accessoires, efface ses traces avec un balai de bruyères et quitte les lieux.
Sur le chemin du retour, dans sa voiture, il observe la vie tranquille d’une ville à la nuit tombante après un de ces dimanches banlieusards gris et pluvieux qui ne servent à rien.
Il lui tarde de retourner à son travail, à ses patients, à ces gens qui ont besoin de lui et qu’il aide avec tellement de plaisir et de satisfaction.
Il se demande qui trouvera le corps et combien de temps il faudra à la police pour comprendre l’indication qu’il a fournie.
Pour recruter sa prochaine victime, il dispose maintenant d’une nouvelle adresse internet qu’il activera demain matin.
Généralement les premières réponses arrivent après quelques jours. Finalement, ce petit crétin obsédé par le cul se révèle très utile.
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