La Grande Wikiphonie, une initiative de BAnQ, mobilise un réseau d'organismes, d'associations, d'instituts et d'entreprises oeuvrant à corriger les lacunes de Wikipédia en matière de francophonie d'où le néologisme « Wikiphonie ».
Voici la séance en ligne du 7 octobre 2020, le premier de quatre rendez-vous :
- Mot de bienvenue - Jean-Louis Roy, président-directeur général de BAnQ
- « L'histoire du Québec et de l'Amérique du Nord francophone dans Wikipédia : retour sur une expérience de Wikimédien en résidence » - Mathieu Gauthier-Pilote, chargé des projets numériques, Fondation Lionel-Groulx
- « Amener les scientifiques de toutes disciplines à contribuer à Wikipédia » - Johanne Lebel, rédactrice en chef, Magazine de l'Acfas
- « Enrichir et valoriser les contenus culturels grâce à Wikipédia, Wikidata, etc.» - Nathalie Thibault, conservatrice des archives, responsable de la gestion documentaire et de la diffusion numérique des collections, Musée national des beaux-arts du Québec
Pour en apprendre davantage sur La Grande Wikiphonie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:BAnQ/La_Grande_Wikiphonie.
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Un peuple ne se sépare pas de son passé, pas plus qu'un fleuve ne se sépare de sa source, la sève d'un arbre, de son terroir.
Les fondateurs la veulent, comme ils la conçoivent alors, d'une vigueur qui sera faite d'abord d'unité, d'homogénéité. Toutes les provinces de France contribueront au peuplement du Nouveau-Monde, mais principalement, pour ne pas dire uniquement, les provinces du Nord-Ouest : l'Aunis, laSaintonge, l'Anjou, le Maine, le Poitou, le Berry, la Normandie, le Perche ; la Normandie surtout qui fournira les premiers et les plus forts contingents ; puis, en second lieu, le Perche d'où viendront les colons les plus industrieux, les plus aptes au défrichement.
Un peuple qui fonde et développe son enseignement supérieur s'achemine vers la virilité intellectuelle.
Quand à quelques-uns l'on parle des ancêtres, des vieux Canadiens, « Ah ! oui », nous disent-ils, avec un air entendu, « ah ! oui, le capot d'étoffe à capuchon, la ceinture fléchée, les feux-follets, les loups-garous ! » J'espère vous démontrer que notre petite histoire contient quelque autre chose que ces éternels clichés, ces vénérables oripeaux, autre chose que le trappeur et le coureur de bois. Le paysage unique et invariable du Canadien en raquettes et encapuchonné, sur un fond de forêt où dansent des feux follets et des fantômes de loups-garous, peut convenir à certaines caricatures d'un Dr Drummond; il ne convient pas à la vérité.
N'en est-ce pas assez pour justifier nos recherches et l'importance que nous leur attribuons ? Un type français d'une physionomie originale s'est formé ici au cours du dix-septième et du dix-huitième siècle. Il prend place dans la catégorie des types humains appelés par les ethnologues « races historiques ». Mieux nous apprendrons à connaître ce type, à le suivre dans ses évolutions psychologiques, comme à déterminer exactement dans leur rôle, les facteurs de ces évolutions, plus vite s'éclaireront beaucoup des problèmes de notre histoire.
C'est l'histoire de ce jeune peuple que nous reprenons où nous l'avons laissée. Ce petit peuple, nous l'avons relevé, l'année dernière, blessé presque mortellement sur les champs de bataille. Nous l'avons suivi, convalescent, au fond de ses campagnes, dans ses foyers dévastés ; nous l'avons vu, sous l'épée du vainqueur, se livrant aux œuvres de reconstruction, avec une énergie tranquille, dans l'attente du destin qui serait fait à la Nouvelle-France.
Mon cher ami,
Vous me demandez ce que doit être, en vacances, la piété d'un membre de l'A.C.J. Je me demande, à mon tour, moi qui connais votre générosité et la noblesse de vos aspirations, ce que ma réponse pourrait bien vous apprendre que vous n'ayez quelque peu deviné. Mais enfin, vous souhaitez que je vous en écrive, et... je m'en vais vous en écrire. Ce n'est pas vous qui avez jamais considéré les vacances, comme une brèche, un arrêt total dans la vie du jeune homme, une solution de continuité dans le travail de son éducation . Vous n'avez pas cru, par exemple, qu'il est essentiel alors au bonheur d'un collégien de s'en tenir à la prière du matin et du soir, le plus souvent écourtée, et qu'on ne saurait sans grand dommage pour sa santé et ses parties de yacht, de base-ball ou de tennis, garder encore l'ennuyeuse habitude du chapelet, de la messe et de la communion quotidienne.
Vers 1940 le mal ne paraît pas encore visible à tous. Il se trahit peut-être dans l'impuissance de l'AJC à se reconstituer. Il apparaît aussi dans la faillite des regroupements que tente la jeunesse: Jeunesses patriotes, Jeunesses laurentiennes. Mais l'on est inquiet, on cherche des formules de vie, d'action. Et c'est pourquoi, sans doute, devant la carence de nouveaux chefs, on vient vers les hommes d'hier. La jeunesse continue, ce me semble, de me faire confiance, une confiance qui souvent m'émeut. Je suis de ceux qu'elle interroge, à qui elle demande le secret de l'avenir. Je lui réponds volontiers. Si redoutables que m'aient toujours paru les auditoires de jeunes, je les affronte, les trouvant si réceptifs. Et puis-je échapper à la réflexion angoissante et banale que les jeunes générations nous apprennent, par ce qui se passe en elles, de quoi demain sera fait ?
La liberté scolaire!. . . je n'ai pas écrit sans quelque émotion ces deux mots qui m'ont révélé le fond tragique de notre histoire. Jusqu'ici je vous ai parlé de libertés vitales sans doute, puisqu'elles furent la condition de toutes les autres. Il n'apparaissait point cependant que tel ou tel régime politique fût essentiel à notre survivance. Mais, désormais, puisque je vous parlerai de la liberté de l'école ou de la liberté de la langue, il faudra bien vous rendre à cette vérité douloureuse que nous, citoyens d'origine française, nous avons dû combattre en ce pays pour l'âme même de notre race.
L'on sait en France qu'en 1760 la métropole perdit un riche pays, une colonie qui avait les proportions d'un empire. Sait-on que la race française avait accompli là-bas, dans l'Amérique du Nord, le chef-d'oeuvre peut-être de toutes les entreprises coloniales ? L'oeuvre mérite cet hommage, si aucune ne fut conçue avec une pensée plus haute m ne fit s'épanouir une plus riche humanité. Aussi longtemps qu'au sens élevé du mot, coloniser, pour un pays, voudra dire transposer sur un territoire vierge, ses nationaux avec sa vie et sa civilisation, notre fierté à nous. Français du Canada, se plaira à saluer ce chef-d'oeuvre comme à retrouver, au front de notre jeune race, le sceau royal de la France du XVIIe siècle. Ce qu'Henri IV, ce que Richelieu, Colbert, Louis XIV voulurent créer au pays du Saint-Laurent, ce fut une force française, qui devînt spontanément, par le pli de son esprit et de ses institutions, par la ligne droite de son histoire, une force catholique.