Il y avait un tas de choses que je n’avais pas oubliées, même si j’avais fini par m’en passer. Je n’avais pas oublié les femmes. Mais ces six mois de célibat forcé m’avaient produit un certain effet. Dieu sait si j’avais rêvé des femmes, si j’en avais eu envie. À certains moments, j’avais cru devenir fou rien que d’y penser. Mais, le procès liquidé et ma libération obtenue, la reprise de contact avait été trop brutale. Ça m’avait pour ainsi dire paralysé. J’étais comme un homme longtemps condamné à garder le lit ; lorsqu’il est enfin rétabli et capable de se remettre à circuler, il a un peu peur de faire le premier pas.