Pour elle, le vrai scélérat avait été d'emblée Victor-Emmanuel, le cousin de Turin. Le "Galantuomo" - l'honnête homme! - avait déclaré "désapprouver l'expédition des Mille, et avoir cherché à l'empêcher". Mensonge ! Ce traître à sa caste était en train de rallier le drapeau de la révolution et de soulever un peuple contre son roi. Or, Marie-Sophie en était convaincue, ce peuple en colère ne demandait qu'à être bien gouverné et non à gouverner lui-même. Et cette lubie d'unité nationale n'était qu'une idée littéraire conçue par-cela seuls qui connaissaient les livres., et avant tout la langue de Dante et de Machiavel. Les Napolitains n'entendaient rien à tout cela. En soulevant des bas-fonds les idées et les hommes, ce monarque piémontais servait sa seule cause et celle d'une bourgeoisie poussée par son orgueil vers les ambitions du pouvoir.