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Citation de enkidu_


On ne peut, ici, que signaler le rôle bienfaisant de l'influence mystique islamique poussant à la réconciliation des castes dans d'humbles vocations comme celle de Baba Kapour (+ 979/1571), à Gwalior, — ou d'éclatants apostolats comme celui de Kabir (+ 924/1518) ; les disciples (Kab'ir-panthis) de cet élève de l'hindou Ramananda apprennent à célébrer, dans les hymnes de leur maître, le Dieu unique, personnel, caractérisé, secourable, connaissable par révélation transcendante, — plutôt que la suprême divinité, indifférente et quasi-virtuelle qu'entrevoient les syncrétismes polythéistes. La secte des Sîkhs (Nânak + 946/1539), qui essayèrent de réintégrer l'apostolat des kabirpanthis dans l'hindouisme, a incorporé dans son Adi Grânth les hymnes d'un soûfî, Farîd Shakarganj.

Certes, les polémiques actuelles de l'Arya Samâj, disputant les âmes à l'Islam dans le centre, notamment au Bundelkhund, montrent que le vieux paganisme hindou n'est pas mort — mais le fait qu'une réforme sociale comme le satyagraha (« revendication civique du vrai, par le sacrifice de soi ») actuellement prêchée par un pur ascète hindou, comme Mohanlal Karamchand Gandhi, — dirige notre action sociale, non vers notre libération individuelle, mais vers le salut de la Communauté, — et la fonde sur le dogme de l'immortalité de l'âme personnelle, qui se voue à une sorte de « guerre sainte » d'ordre spirituel, par le jeûne et par des vertus sacrificielles accessibles aux illettrés, — atteste, comme l'indiquait le Dr Abdul Majid, combien un tel hindouisme s'est rapproché d'un idéal religieux et mystique musulman.

On peut même se demander si la mystique hindoue, telle que les commentateurs de Patanjali l'ont exposée, n'a pas aidé à l'évolution de Kabir vers le monothéisme transcendant et discipliné de l'Islam. (pp. 69-70)
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