Ne va pas croire qu'il a posé son geste dans un moment de vertige au-dessus du néant. Il n'a pas répondu à l'appel fallacieux des ténèbres. Car il vivait une grande espérance. Si pour lui, cette vie terrestre était devenue insupportable, s'il a cru bon d'en sortir, c'était, comme on dit de Gauvreau [Claude, le poète et dramaturge qui s'est suicidé en 1971], « pour aller voir de l'autre côté s'il y était » et, une fois rendu, s'il y avait possibilité d'être heureux. Car, sans cette espérance, cette vie serait la plus absurde des choses. Mieux vaudrait être une pierre que les rayons du soleil caressent pendant des millénaires ou que bercent les flots, au fond des océans.