Au nom de la science, ils faisaient quelque chose qui n'avait rien à voir avec le culte des morts. Un poème lui revint en mémoire, un poème égytien du temps des grands pharaons, un poème qui chantait le désespoir de l'impossible éternité. Et il le récita à mi-voix :
"Ceux-là qui bâtirent dans le granit,
Qui construisirent une salle dans la pyramide,
Qui dans un beau travail créèrent de la beauté,
Leurs autels sont aussi vides que ceux des malheureux
Qui meurent sur le rivage
Sans personne pour leur fermer les yeux..."
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- les vieux soldats ne meurent jamais ils se contentent de disparaitre.
La vérité historique, retenez cela,est une vérité relative, une vérité interprétée souvent de bonne foi, mais interprétée, et non rendue telle quelle, notre nature étant poussée par un minimum de passion et notre esprit partiellement prisonnier d'un certain nombre de vues. Vues reçues dans le milieu qui nous a élevés, et que nous acceptons ou que nous repoussons.
Dès le début ce fût une guerre impitoyable. Les Français la faisaient sous les yeux du roi et de Richelieu, les Espagnols, eux, la faisaient sous les yeux du cardinal-infant et du duc de Lorraine. De part et d'autre, chacun voulait briller. Or, pour briller à la guerre, on n'a pas le choix. On tue.