Une lecture assez décevante que cet ensemble d'articles d'un aréopage d'universitaires qui se veut sans doute complet sur l'histoire de la colonie pénitentiaire pour enfants de Mettray, mais en fait ne l'est pas.
Si la période de la "grandeur" de la colonie, de sa création en 1839 jusqu'aux années 1870 - 1880, quand elle était dirigée par de véritables philanthropes et qu'elle était érigée en exemple dans l'Europe entière, est étudiée en long, en large et en travers, en revanche la période moins glorieuse où elle n'a pas volé sa réputation de bagne pour enfants, est elle largement ignorée, à part quelques allusions plutôt discrètes, notamment dans l'article consacré à Jean Genêt, qui y fut détenu 3 ans.
On se demande d'ailleurs si ce n'est pas un peu volontaire de la part de la direction éditoriale, surtout lorsqu'on réalise que parmi les contributeurs, il y a plusieurs collaborateurs du "Mettray d'aujourd'hui", qui n'a pourtant plus rien à voir avec un bagne d'enfants.
Autre point saillant de cet ouvrage, sa propension à multiplier les articles assez futils (personnellement, j'en ai lus plusieurs en diagonale) : l'étude généalogique de quelques membres de l'encadrement de Mettray, la biographie de l'architecte, les élucubrations philosophiques sur les raisons qui auraient poussé Michel Foucault à ériger Mettray en symbole de l'enfermement, et d'autres choses plutôt dispensables que j'ai d'ailleurs déjà oubliées une semaine après la fin de ma lecture (ce qui est assez parlant) m'ont semblé autant de digressions qu'on aurait pu éviter - ou tant qu'à faire remplacer par des articles sur Alexis Danan et ses témoignages de victimes, qui sont à peine évoqués.
En bref, un livre partial dont on pourrait supprimer une bonne moitié.
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