Lucie Lelong

D’abord, c’est un cri de détresse face à la présence de cet amas de chair flasque qui embarrasse, que sans cesse l’on cache. Il est là, toujours, tout le temps. À jamais. On le voudrait moins gonflé, plat, plein d’abdo. Parfois, on aimerait même qu’il disparaisse tant il nous semble encombrant. Eh ventre ! Tu prends toute la place, on ne voit que toi !



« J’ai fait ce rêve étrange et pénétrant

de te voir tomber comme une pomme

POUM !

Ta chute m’enchante

Je suis l’arbre libre dans le vent. »



La parole libère et les mots de @lucielelong_ecriture présentent un ventre qui nous encombre, bien souvent. Mais qui sait aussi se faire le berceau de nos émotions, l’antichambre de nos espoirs et le réceptacle de nos plus grandes peurs. Alors, le cri se mue et la voix s’apaise. Cheminement vers l’acceptation, vers le vivre ensemble. Un petit traité pour l’harmonie.



« Ventre je te porte

à bout de bras et de sang

ventre je te porte

au-dessus de moi

tendu et blanc

comme l’étendard de ma liberté »



Porté par un sublime écrin, ce texte résolument contemporain se lit comme un poème initiatique, libérateur et porteur de liberté. Les allitérations se succèdent, martelant le propos, scandant la cadence. Les mots se mangent et se digèrent… Eh ventre ! Lucie Lelong parle à toutes, de toutes. Nul doute que chacune se retrouvera entre les « borborygmes bavards » de ces chairs.



Texte aussi court que percutant mettant en exergue la puissance et le pouvoir des mots, « Eh ventre ! » est de ces recueils que l’on dévore une première fois… et vers lequel on y revient pour mieux s’imprégner et digérer les pages que l’on vient de tourner.



Bref, j’ai beaucoup aimé.

« mon ventre

tu te rentres à la niche de tes côtes

hop!

et que ça saute !

gare à ton gras qui déborde là

oust!

mon ventre

tu te tiens à carreau comme le dur carrelage

tu te tiens droit

à l'écart

hep! »



Eh ventre! Lucie Lelong @lucielelong_ecriture @sterenn.editions #sortielitteraire



Poésie innovante, poésie détonante, poésie qui enflamme et interpelle, Eh ventre s’adresse bel et bien… au ventre!



« ventre

aucun miroir ne veut voir ton centre amoché d'un œil poché

poche

gonflé de ta plaie

on te ceinture

on te gaine

on te perce

mais tu redeviens

sacoche

banane intégrée

K-way roulé »



Poésie au rythme rapide, pleine d’humour et de pieds de nez, ce recueil nous offre comme un vent de liberté…



« que n'es-tu seins ?

que n'es-tu fesses ?

que tu me satisfasses

personne ne veut te faire l'amour

tu ne donnes pas

l'amour de moi »



Au détour de ce dépit, des frustrations exprimées, il est question aussi d’enfance, de féminité, de maternité…



« sans que tu ne me transformes

- mauvais mage -

en mère »



Ce livre, esthétiquement beau aussi, car un grand soin est apporté à la mise en page, offre un instant de légèreté bienvenue… un espace où le ventre, finalement libre et assumé, peut s’exprimer et se montrer, sans honte et sans vergogne!



« ventre je te porte

au-dessus de moi

tendu et blanc

comme l'étendard de ma liberté »



Poésie qui casse les codes et les diktats, Eh ventre est un petit recueil qui se déguste et se savoure, qui se dévore même, sans modération mais avec délectation! 😉 plaisir coupable, je le confesse… aussi divin qu’une mousse au chocolat, foi de gourmande! 🤭

Ce recueil de poésie m'a desarçonné par sa prose, il m'a fait rire aussi par moment et je l'ai trouvé très saisissant à d'autres.

Ce monologue poétique s'adresse à notre ventre. Rien que ça, l'idée est géniale.

C'est une relation amour-haine pour cet endroit du corps qui incarne les émotions, les viscères, la chair, les appareils génitaux. Le ventre fait du bruit, il est à la fois complexe et un lieu de douleur.

Je suis impressionnée par ce minuscule livre, c'est à la fois orignal et impressionnant notamment grâce aux mots qui ont une manière bien particulier de résonner. J'adore le style et les jeux de mots.

Ça m'a tellement plû que la plupart des pages je les ai lus à haute voix parce que ça s'y prêtait bien !

Cette poésie parle du corps , parle aux corps qui ont des choses à dire.

Je conseille vivement cette lecture.

Mon seul regret de ce livre c'est qu'il ait été aussi court

Très bonne lecture.



Ce recueil de poèmes est un véritable plaidoyer contre les carcans imposés à notre ventre. J’ai beaucoup aimé avec quelles justesse et délicatesse l’autrice a su explorer toutes les facettes de cet endroit de notre corps, si essentiel. C’était drôle, émouvant, prenant et tendre.



Le rythme est tour à tour vivant, dynamique et plus aéré, à l’image de ce ventre pluriel et varié.



Ce livre redonne une place au ventre, appareil pourtant central de notre être et ô combien important. Une très belle découverte !

Voici une rencontre aussi puissante que délicate, comme Instagram en permet parfois. Rencontre avec une jeune autrice, rencontre avec son livre.

La lecture de ce long poème - ou ce court récit, au choix - comme un manifeste brûlant, m'a fait l'effet d'une tornade. Ça souffle, ça bouscule, ça décoiffe, ça blesse parfois aussi et ça fait table rase, finalement, comme la promesse d'un renouveau où la reconstruction inéluctable s'appuie autant sur l'espoir que sur la confiance.



Il faut lire et relire "Eh Ventre !", et le relire encore, pour en saisir la sève, la saveur, et l'arrière-goût tantôt aigre tantôt doux, toujours juste à point.

On se laisse surprendre par la beauté des mots naturellement, et par celle du propos, magnifiquement soutenu par un travail éditorial ne laissant rien au hasard. De la superbe couverture - parlons du talent de @studio.notagraphe - à la mise en page parfaite, tout vient au service de ce que Lucie Lelong veut nous dire de son ventre et du nôtre.



Ce ventre ami un jour et ennemi de toujours, détesté, amadoué, rejeté et incompris. Ce ventre complexe et complexé, avec tout ce qu'il traverse, endure, mais également exprime, permet et autorise.



Et si la révolution venait du ventre ?

Lisez cet ouvrage à côté duquel vous ne voulez pas passer ! Rim Battal, qui signe une préface superbe, ne s'y est pas trompée !



Un merci infini et un bravo sincère aux éditions Sterenn, dont je n'ai pas fini de vous parler ❤

J’ai été attiré par ce livre dès sa sortie. Peut-être est-ce pour la couverture ? Ou peut-être pour le titre ?



J’ai une sensibilité abdominale accrue. J’ai très souvent mal au ventre. Je ne peux pas toujours manger ce que je veux. Mes émotions passent par lui. Le gluten m’est souvent nocif, le stress et les angoisses n’arrangent rien.



La plume de Lucie agit comme un pansement gastrique. Là où ça brûle, elle émet un gargouillement palliatif. Ça apaise, ça dorlote cet organe malmené par de vilaines représentations. Ce livre offert par ma fille est une aubaine pour mon ventre de maman ! Merci ma fille pour ce joli présent.