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Citation de enkidu_


Quels qu’aient été les seuls arrière-pensées et les sentiments véritables des uns et des autres au cours de la guerre nationale, puis de la guerre civile, l’évidence s’impose ; c’est la Révolution, et elle seule, qui accomplit le nationalisme. Le communisme a exploité le nationalisme pour triompher ? Certes. Mais il faut se hâter d’ajouter : c’est par le communisme que le nationalisme triomphe. Les véritables nationalises chinois ne reprochent pas aux communistes leur tour de passe-passe : ils leur en sont reconnaissants. Interrogeant les intellectuels chinois émigrés en France, originaires pour la plupart de familles de lettrés et de notables, hier classe dirigeante de l’ancien régime, aujourd’hui « ennemis du peuple ». Beaucoup d’entre eux préfèrent Pékin à Taïwan, la Chine d’aujourd’hui à celle d’hier : la République populaire, c’est leur fierté. Aucun parmi eux, que les explosions nucléaires du Xinjiang (Sinjiang) ne comblent d’orgueil. Pour la première fois depuis leur enfance, la Chine est nation indépendante, respectée, crainte. Voilà qui pèse plus dans leur choix que l’orientation sociale et idéologique du régime.

Dans les faits, le communisme chinois, c’est d’abord la revanche du nationalisme chinois. Nationalisme dont la santé éclate : agressif autant que vigoureux, aussi sommaire qu’il est profond. Et c’est bien naturel : classes ou peuples, comment imaginer autrement le triomphe des opprimés ? (pp. 264-265)
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