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Citation de Atarah


– S’esbigner, pendant que les camarades vont se faire tuer, c’est assez répugnant. Pourtant, ce serait la voie droite : continuer la lutte là où elle sera encore possible. Mais quelle lutte ? Dans quel but ? Pour condamner sans relâche cette guerre abjecte, alors que l’on n’a pas su l’éviter ? Une satisfaction morale, c’est tout. Au milieu du mépris universel : l’homme qui a fui le danger. Descendre dans la rue, insulter leurs drapeaux, leurs clairons ? Je ne suis pas assez brave. S’il fallait simplement être fusillé, je me collerais au mur, je leur dirais : « Allez-y. » Mais j’ai peur de cette foule que son poids rend certainement féroce, j’ai peur d’être écharpé, des coups de talons dans la figure, d’avoir les yeux crevés à coups de pointes d’ombrelles. Revolvériser Poincaré ou Viviani ? Il aurait fallu préparer ça de longue date, et ça ne servirait plus à rien maintenant. Guillaume et sa clique militaire me dégoûtent par-dessus tout. Accepter de se battre pour détruire ces bêtes féroces ? Mais c’est se battre aussi pour sauver le radicalisme français et les mercantis de Londres !
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