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Citation de Charybde2


Tout était lié, Reinhardt le savait. Il l’avait su en tant que policier. Il l’avait su en tant qu’officier des renseignements. La paperasse appelait la paperasse. Formulaires et règlements créaient des prisons administratives, un réseau de procédures qui tissait sa toile dans tous les domaines de votre vie, couche après couche. Le secret était d’en connaître le fonctionnement, de savoir en démêler les fils et repérer les chaînons qui n’auraient pas dû manquer. Face à une impasse, il fallait trouver une autre issue. Un certificat de naissance, un diplôme du secondaire, un dossier médical, une pièce d’identité, un permis de conduire, un casier judiciaire, un Soldbuch de l’armée, une condamnation. Tout cela formait les maillons d’une chaîne, le reflet de votre vie, qu’il suffisait de savoir décoder et analyse en cas de besoin.
Chaque unité militaire disposait d’un service administratif dirigé par un adjudant, souvent un jursite, tel que celui vers qui Prien l’avait orienté, un homme à l’air pas commode. Après avoir jeté un regard agacé aux documents de Reinhardt, il lui avait expliqué à quoi se référaient ces nombres, et les nombres en question l’avaient mené ici, dans une zone quasiment abandonnée de la caserne, un entrepôt rempli de caisses de rangement.
La paperasse appelait la paperasse. Elle était semblable à un torrent de vase se déversant d’un bureau à l’autre. Certaines personnes ne voyaient que par le papier et ne pouvaient s’en passer. D’autres l’avaient en horreur et s’efforçaient de l’ignorer. D’autres encore savaient en tirer profit pour déjouer le système qu’il était censé servir. Mais à la fin, le papier subsistait. Qu’il soit classé, caché, oublié ou égaré, il était toujours là. Il suffisait de savoir où regarder.
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