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Citation de dconstanciel


Selon Sigmund Freud, le travail vise à satisfaire nos besoins, mais aussi et surtout à occuper, distraire et faire barrage à cette part pulsionnelle des hommes, cette part sauvage, irrationnelle et prête à bondir sur le premier cul qui s'amène, laquelle, sans ce recours tombé du ciel, sans ce frein miraculeux, sans ce bâton dans la roue des tentations libidineuses qui nous assaillent, nous obsèdent, et avouons-le, nous tyrannisent, risquerait de détruire l'ensemble merveilleusement stable et merveilleusement harmonieux de notre merveilleuse société.
Le travail, se résout-il, est une calamité, mais une calamité fondatrice et une souffrance nécessaire puisqu'elle constitue un obstacle puissant à l'enthousiasme, sinon à la frénésie de nos pulsions génésiques en assurant leur décapitation ou, moins radicalement, leur sublimation.
Ces pratiques rébarbatives sont la condition sine qua non à la survie de notre civilisation dont les principes et les vertus ont conquis par leur grandeur et leur beauté, paraît-il, le monde entier.
Or nous, nous proposons, Messieurs, une vision autrement séduisante. Nous proposons de laisser libre en nous cette part érotique qui vous effare et que vous calomniez parce qu'elle porte en elle une puissance de création qui vous inquiète, nous proposons de la laisser paresser en liberté de sorte que chacun puisse la convertir et la transfigurer en d'imprévisibles œuvres. Nous tenons très fort au mot œuvre bien qu'il ait été abusivement adultéré par le mot travail. Peut-on dire de Faulkner, de Woolf, de Modigliani, de Colette, d'un artisan amoureux de son métier, ou d'untel s'adonnant éperdument, impérieusement, irrésistiblement et sans relâche à la passion qui le porte, peut-on dire qu'ils travaillent, avec ce que ce mot trimballe de négativité ? (p. 124-126).
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