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Citation de poppy64


Par un beau matin de mai, la lettre arriva dans la boîte aux lettres de Juliette. Désemparée, convaincue que le monde ne tournait pas rond, la jeune femme quitta l'immeuble, sans même remonter dans la chambre au deuxième étage du vieux bâtiment. Elle s'y sentirait trop à l'étroit, au moment même où elle avait le plus besoin de respirer.
Au coin de la rue, le fleuriste arrangeait méthodiquement des seaux remplis de fleurs variées et odorantes. Juliette, malgré le désarroi dans lequel elle s'enlisait, remarqua les superbes arums, dont les grandes feuilles enveloppaient les calices ivoire.
Une pureté dans cette vie de merde pensa-t-elle en se penchant vers la coupe végétale. De ses longs doigts de musicienne, elle caressa l'ample feuillage.
- As-tu vu, Juliette ces arums ? Ne sont-ils pas magnifiques ? Choisis en un, il est à toi.
Juliette n'hésita pas un instant, ce matin, choisir était bien un mot qu'il fallait revoir.
- Merci Paul, tu es un amour, réussit-elle à dire.
Détournant les talons, elle continua, l'arum dans une main, la lettre dans l'autre.
- Le bar " l'Avenir " fit sourire Juliette.
L'ironie du sort, songea-t-elle, l'avenir me tend les bras.
Elle poussa la porte de celui-ci, fit signe à Albert, qui la voyant, lorgna la pendule.
- Eh bé, Juliette, tu ne bosses pas aujourd'hui ?
Elle aurait donné n'importe quoi pour éviter cette question.
- C'est l'embargo sur ma vie, Albert.
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