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Citation de martineden74


Un jour,
dans une grande ville ou dans un bourg,
mais qu’importe le lieu,
des hommes m’ont prise pour une vache ou pour
une esclave.
Ils me levèrent de ma couche,
m'ont traînée sur une place,
et, comme pour l ’exemple,
ils ont donné ma nudité en spectacle à la foule
et marqué mon épaule de la fleur de la honte.
Sache-le désormais.

je suis une femme marquée par la colère des hommes.

Mon amour,
je n'ai pas honte de la fleur sans odeur incrustée
dans ma chair.
Je n'ai pas honte de mes souffrances.

Que la honte soit le lot de qui impose la souffrance.
Je n'ai pas honte de ma nudité
livrée à la criée publique,
car tout corps révélé à sa propre beauté devient
en sa splendeur la matière
même de l'amour.

Pour qui la honte ?

Honte à ces hommes et aux lois auxquelles ils obéissent.
Honte aux juges et aux doctes.
Honte aux femmes qui leur furent soumises et attendirent dans leurs maisons
le retour de l’époux racontant ses prouesses.
Honte aux enfants qui m'ont chassée avec des rires et des pierres.

J’ai pardonné aux femmes et aux enfants.
La victime applaudit quelquefois son bourreau.

Mais je ne pardonne pas au bourreau.
Peut-être lui ai-je pardonné la violence du fer et du feu
et le plaisir qu’il prit à torturer ma chair,
mais je ne lui pardonne pas sa peur.
La peur est un mauvais parfum.
Il y avait tant de peur dans les yeux du bourreau.
Plus forte que la mienne
elle m’a donné des forces,
et passée la brûlure du fer,
je me suis sentie plus libre qu’auparavant.
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