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Citation de Kewbic


De ce moment je sortis de l’enfance. Mon père, encouragé par le succès, m’ouvrit les voies nouvelles qu’on ne parcourt qu’avec l’imagination. En me faisant appliquer les sentiments aux faits, il forma à la fois mon cœur et mon jugement. Savoir et sentir, disait-il souvent, voilà toute l’éducation. Les lois furent ma principale étude ; mais par la manière dont cette étude était conduite, elle embrassait toutes les autres. Les lois furent faites en effet pour les hommes et pour les mœurs de tous les temps : elles suivirent les besoins ; compagnes de l’histoire, elles sont le mot de toutes les difficultés, le flambeau de tous les mystères ; elles n’ont point de secret pour qui sait les étudier, point de contradiction pour qui sait les comprendre. Mon père était le plus aimable des hommes ; son esprit servait à tout, et il n’en avait jamais que ce qu’il fallait. Il possédait au suprême degré l’art de faire sortir la plaisanterie de la raison. L’opposition du bon sens aux idées fausses est presque toujours comique ; mon père m’apprit à trouver ridicule ce qui manquait de vérité. Il ne pouvait mieux en conjurer le danger. C’est un danger pourtant et un grand malheur que la passion dans l’appréciation des choses de la vie, même quand les principes les plus purs et la raison la plus saine sont vos guides. On ne peut haïr fortement ce qui est mal sans adorer ce qui est bien ; et ces mouvements violents sont-ils faits pour le cœur de l’homme ?
Hélas ! ils le laissent vide et dévasté comme une ruine, et cet accroissement momentané de la vie amène et produit la mort. (Édouard, Folio, p.108-109)
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