Il y a des destinées, ma chère cousine, qui sont frappées de malheur, rien ne peut les changer, el les secours de l'amitié et les conseils de la raison privées de la douceur de confier leurs peines, elles voient le blâme s'attacher à elles quand elles ont lassé la pitié; telle est, Adèle, ma triste vie, croyez que si ma douleur eut admis des consolations, je n'aurais pas attendu pour réclamer votre intérêt que vous me l'eussiez offert, je dois souffrir seul; il m'est défendu de puiser dans autre cœur la force et l'appui qui me manquent, il faut que je tire tout mon secours de moi-même et que, dans mon malheur, je n'aie d'autre ami et d'autre témoin que moi, une telle situation est si peu d'accord avec la nature de l'homme, qu'elle est une douleur à elle seule. (Olivier, Folio, p.232)