AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Kewbic


Elle commence, la mort, à la première affection qui s’éteint, au premier sentiment qui se refroidit, au premier charme qui disparaît. Ses signes avant-coureurs se marquent tous à l’avance sur nos traits ; l’on se voit privé par degrés des moyens d’exprimer ce que l’on sent ; l’âme perd son interprète, les yeux ne peignent plus ce qu’on éprouve, et les impressions de notre cœur, comme renfermées au dedans de nous-mêmes, n’ont plus ni regards ni physionomie pour se faire entendre des autres ; il faut alors mener une vie grave, et porter sur un visage abattu cette tristesse de l’âge, tribut que la vieillesse doit à la nature qui l’opprime.

On parle souvent de la timidité de la jeunesse : qu’il est doux, ce sentiment ! ce sont les inquiétudes de l’espérance qui le causent ; mais la timidité de la vieillesse est la sensation la plus amère dont je puisse me faire l’idée ; elle se compose de tout ce qu’on peut éprouver de plus cruel : la souffrance qui ne se flatte plus d’inspirer l’intérêt, et la fierté qui craint de s’exposer au ridicule. Cette fierté, pour ainsi dire négative, n’a d’autre objet que d’éviter toute occasion de se montrer ; on sent confusément presque de la honte d’exister encore, quand votre place est déjà prise dans le monde, et que, surnuméraire de la vie, vous vous trouvez au milieu de ceux qui la dirigent et la possèdent dans toute sa force. (Folio, p.776)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}