Il ouvre les yeux. Je m'attendais à y lire de l'exaspération. Pas du tout. Il y a quelque chose de sauvage dans son regard, quelque chose de désespéré, dans sa manière d'écarter les lèvres. Mais il n'est pas fâché. Clairement il n'est pas fâché.
Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre, immobiles mais vibrants, comme deux amants que l'on essaie vainement de séparer mais qui s'attirent toujours. Il est sur le point de dire quelque chose mais s'interrompt. En lisant le désir, la peur et la frustration dans ses yeux, l'aimant que je suis lutte inutilement contre l'attraction.
Puis l'un d'entre nous- peut-être les deux- se laisse aller.
Et nos bouches fusionnent.
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