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Citation de brigetoun


je veux dire si on veut pas trop se fatiguer, déjà que ça fatigue Paris je l’ai dit, c’est pour ça que j’ai décidé de partir, c’est donc très important de masquer son accent à la boulangerie et au café et au tabac, c’est important mais c’est pas suffisant, sûr la ville va te fatiguer à la longue, elle va t’avoir à l’usure comme on dit, en tout cas quand t’es fait comme moi, facilement fatigable comme je vous dis pas, c’est une mauvaise gestion de mon énergie sans doute, on dirait que ça fuit de tous les côtés, même que ça se retourne contre moi, mon énergie se retourne contre moi et ça me fatigue doublement, c’est pire encore quand t’es étudiant et que t’habites en résidence étudiante, c’est là-dedans que j’étais quand j’ai décidé de partir, une résidence d’étudiants dans le 5e arrondissement, une maison qu’avait habitée Descartes au temps des bateaux, évidemment Descartes je m’en foutais moi de Descartes, j’étais pas venu à Paris pour faire des études de philosophie, j’étais venu à Paris pour faire des études de biologie, moi Descartes et le cogito et tout le reste j’en ai rien à foutre, même que ce mot cogito je le connaissais pas avant de le lire sur la plaque commémorative, parce qu’il y a une plaque commémorative à côté de la porte d’entrée, sur le mur extérieur de la résidence d’étudiants, ça dit un truc du genre ici vécu René Descartes de telle année à telle année bla bla bla, au temps des bateaux quoi, après il y a une phrase sur le cogito machin plus une citation, c’est pas vraiment une citation philosophique, plutôt un truc biographique, c’est le Descartes lui-même qui parle et il dit quelque chose du genre un pied dans un pays et l’autre en un autre et bla bla bla, parce que le type il habitait à temps partiel en France et une autre partie de son temps en Hollande, c’était ça les deux pays, la France et la Hollande, et le René il s’en trouvait ravi, à ce qu’il semble, de vivre entre deux pays, cette phrase je l’entendais tout le temps parce que ma chambre était au rez-de-chaussée juste à côté de l’entrée, alors quand des touristes s’arrêtaient devant la plaque commémorative, histoire de commémorer un peu le temps des bateaux, ils se plantaient juste à côté de ma fenêtre, ouverte souvent c’était l’été ou presque, et ils lisaient chaque fois la fichue phrase…
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