Citation de Biblioroz
Je me tournai vers le nord, où des rangées de poiriers semblaient s'étendre à l'infini. J'avais lu des livres et des articles sur les voyages qu'entreprenaient autrefois les gens, les touristes, lorsqu'ils venaient dans des endroits comme celui-ci au printemps, rien que pour admirer les fruitiers en fleurs. Ce paysage était-il beau ? J'étais incapable de le dire. Je l'assimilais au travail. Chacun de ses arbres représentait une dizaine d'heures de labeur. Je ne pouvais pas les examiner sans penser que bientôt ils ploieraient sous les fruits, et qu'il nous faudrait les cueillir en faisant preuve de la même délicatesse que pour la pollinisation, avant de les envelopper soigneusement dans du papier, un à un, comme si nous manipulions de l'or.
